Rares sont les mineurs isolés étrangers qui n’ont pas connu de deuil. La perte d’un parent, d’un proche a parfois provoqué le départ du pays. Elle a pu avoir lieu durant le voyage d’exil. Les deuils récents réactualisent les deuils anciens non faits.
Comment, en terre française, les jeunes réalisent ces deuils, en l’absence de rituels et de contenants culturels reconnus ?
Comment faire un deuil lorsque le jeune, qui n’a pu assister à l’enterrement, ne sait pas si « tout a été fait » pour s’assurer que le mort arrive dans le monde des morts ?
Ces jeunes migrants s’accrochent énormément aux consignes et aux attentes parentales. Cela permet de supporter la difficile période de l’arrivée en France et des mois qui suivent. Comment trouver un sens à sa vie lorsqu’un parent décède au pays ?
Dans ce travail, nous réfléchirons aussi aux vécus des acteurs travaillant auprès des mineurs isolés étrangers. Quel positionnement adopter face à ces jeunes confrontés à des deuils traumatiques et cumulatifs ?
Extrait de l’intervention de Roman PETROUCHINE (Chercheur, Psychiatre dans le réseau Samdarra) et Juliette LECONTE (Psychologue à France Terre d’Asile) lors de la conférence de la FEVSD « Les jeunes en deuil ».