Le Trésor de la Langue Française informatisé donne une définition fort simple et efficace du deuil : « Douleur, affliction, profonde tristesse que l’on éprouve à la suite de la mort de quelqu’un ».
Dans les ouvrages consacrés à ce thème, cette définition est encore très souvent associée aux épreuves que traverse chaque individu concerné ; à un processus égocentré qui se déploie dans une temporalité linéaire rythmée par des comportements plus ou moins normés et ritualisés. On en oublie parfois que le vécu du deuil est souvent plus dispersé que l’on imagine ; que l’affliction et la tristesse suivent une géométrie variable ; que le deuil se vit en pointillé.
En bref, qu’il mérite d’être approché en terme d’intensité contextuelle et non pas de processus.
Cette présentation propose d’explorer cet éparpillement du deuil dans différentes sphères sociales et de réfléchir aux multiples basculements dans et hors du deuil selon les circonstances. Prenant appui sur différents travaux de recherche menés en milieu familial ou de travail, auprès de migrants ou de professionnels, elle souhaite en tirer quelques conséquences théoriques et pratiques, tout en mettant l’accent sur les jeunes populations.
Extrait de l’intervention de Marc-Antoine BERTHOD (Président de la Société d’études thanatologiques de Suisse romande, professeur à la Haute école de travail social et de la santé -EESP- Lausanne.) lors de la conférence de la FEVSD « Les jeunes en deuil ».